mercredi 31 août 2011

50 milles entre le bateau et son capitaine


Mardi le 30 août,

Nous sommes prêts à quitter Lincoln Harbour Marina qui a épargné DF durant le passage d’Irene. Nous attendons notre tour pour le quai de service, un yacht de luxe y fait le plein avant de repartir vers le sud. Il doit bien faire 150 pieds de long. Le propriétaire a son équipage avec lui sur le pont.  Le plein de ce bateau nécessite pas moins de 10 000 gallons de diesel, ce matin il n’en demandait que 4000, à 4$/gallon, faites le calcul.

Nous avons donc attendus 45 minutes avant que  ce yacht ne complète le plein de ses 4000 gallons pour pouvoir faire le nôtre. Voyant que nous ne passerions pas  rapidement à la pompe j’avais décidé de faire le plein à même nos bidons de réserve, ce que nous fîmes. Le réservoir de DF était presque plein. Nous nous sommes  approchés du quai de service en pensant ne faire que la vidange de la fosse sceptique et filer sans faire le plein de diesel. Mais une fois arrivé, le yacht quittait à son tour après avoir englouti les 4000 gallons.

J’ai donc demandé au préposé de compléter le plein de DF. J’ai rempli le bidon avec lequel j’avais fait le plein quelques minutes plus tôt et j’ai ensuite rempli le réservoir de DF, il n’y manquait que 2 gallons. Le préposé est  venu me voir et me dit : c’est tout ? Disons qu’après avoir fait le plein de 4000 gallons dans le yacht précédent, DF faisait plutôt frugal.

L’équipage du yacht  ( il venait du nord) nous a appris qu’il avait vu défiler des débris de toutes sortes pendant  près de 20 milles sur la Hudson, selon eux il semble que la marina de Catskill, où nous  avons remâté,  aurait été complètement emportée.


La liberté vue d'un certain angle

La liberté vue d'un autre angle...


Nous avons donc fait notre première sortie en mer après avoir salué la Statue de la Liberté. La mer était plutôt calme, le vent dans le nez. Toute cette journée s’est passée à moteur, « teuf, teuf, teuf ».  Partis à midi  de New York, nous avons amarré DF à Manasquan  à la Marina de Brielle vers 18 heures.  Tout indiquait qu’elle était fermée. Une fois accosté, nous avons rencontré le propriétaire qui s’est présenté à nous avec un regard pas très rassurant. Tout ce qu’il disait était ; non, non, non… pas de quai, non.  Nous ne pouvions penser s’ancrer,  il n’y avait pas d’espace pour le faire à cet endroit. Pas question de ressortir en mer à  cette heure, Je me suis permis d’insister encore en lui demandant  de nous garder juste pour la nuit, sa réponse demeurait la même ; non, non, non. Je lui ai alors demandé à quel endroit nous pouvions aller. Devinez sa réponse…non,non,non.

Ce type était cinglé, mais ça ne réglait pas notre problème. Nous avons fait un tour d’horizon et avons amarré DF à la marina Hoffman’s  où nous avons été accueillis comme des vrais clients. Aidé par deux autres garçons Larry le proprio, nous a amarrés entre 4 poteaux. C’est le genre de marina qu’on retrouve en bordure de mer. Ce n’est pas prévu pour les voiliers mais plutôt pour les bateaux  à moteur.  Ce n’est pas facile avec un vent et un courant de 2 nœuds de s’y accrocher. Ils n’étaient pas trop de 3 pour nous y accueillir.

Une fois les présentations faites, Larry  nous a fait un résumé des problèmes causés par Irene . Pour lui et sa marina, presque rien, une pompe à essence et un bout de quai endommagé. Son voisin plus loin lui, a perdu sa marina au complet. Mais il nous a raconté une histoire incroyable. Il  y avait  à côté de nous un autre voilier de plus de 40 pieds. Imaginez, ce voilier était au mouillage à Sandy Hook, un bras de mer de près de 4 milles de long. Durant le passage d’Irene, il a brisé son mouillage, personne n’était à bord. Il a contourné le bras de mer sans jamais toucher terre pour se retrouver en pleine mer 50 milles plus loin là où il a été retrouvé par des pêcheurs, intact ou presque, il a peut-être frotté une bouée. Pour finir, Larry m’a confirmé que le type de la marina précédente était bien cinglé.


Voyez ce bateau, après plus de 50 milles sans capitaine




Aujourd’hui, mercredi nous avons atteint Atlantic City à 16 heures 30, où nous avons jeté l’ancre au sud du pont  près de la garde côtière. L’équipage a pris le temps de souper, de relaxer et d’écrire ses lignes.

Notre mouillage à Atlantic City







Demain  jeudi direction Cape May.

Le capitaine



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