Une pause à notre marathon

Marathon, Floride 


Nous voilà arrivés à la destination la plus au sud de notre parcours, cela signifie que les prochains milles que nous parcourrons, se feront vers le nord et le retour à la maison. Nous avons quitté No Name Harbor une première fois le 20 décembre dernier pour emprunter le Hawk Channel en compagnie de Oscar et son équipage Eric et Darcy. Habitués à ICW depuis plusieurs semaines, nous n'avons pas pris en considération que le Hawk Channel pouvait nous jouer de vilains tours (vents contre marée). Nous nous sommes retrouvés dans une machine à laver et pas au cycle délicat. Le capitaine a dû prendre la décision de faire demi-tour dans ces conditions. Après le même constat, l'équipage d'Oscar a dû prendre la même décision et revenir à l'ancrage. Nous avons révisé la météo et la marée la plus favorable et sommes repartis deux jours plus tard, soit vendredi matin. 

À l'ancre, No Name Harbor

Les conditions étaient nettement plus clémentes ce 23 décembre, enfin l'eau turquoise sous la coque. Linda a eu l'idée de mettre la ligne à l'eau, ce que j'ai tout de suite fait. Nous n'avons pas attendu très longtemps avant d'attraper un premier poisson (Gag Grouper que nous avons remis à l'eau). Le second, lui (un maquereau espagnol) a fini dans notre assiette et celles d' Eric et Darcy que nous avions invités pour l'occasion.

Navigation sur le Hawk Channel

Notre première prise

Le maquereau de Flo

Levés tôt, dès le lendemain nous avons entrepris les quelques 50 milles qui nous séparaient de notre destination: Marathon. Plutôt excités par nos prises de la journée précédente, nous avons répété l'exercice pour attraper un deuxième maquereau juste un peu plus gros que le premier, plus de 2 pieds. C'est bon un maquereau espagnol, surtout apprêté avec la sauce d'Éric et Chantal...

On se concentre...

Maquereau espagnol bientôt transformé en portugais...

Nous avons terminé notre journée à la Sombrero Marina à Marathon où nous y avons pris un quai pour un mois. Ici c'est les Keys, les vacances, la plage et le soleil. Nous en profiterons pour recharger les batteries avant d'entreprendre la remontée vers le nord.


Nous avons passé un beau Noël tous les trois à se gâter et bien manger, malheureusement la communication avec la famille n'a pu se faire (SKYPE!#&***+@!) Enfin bref on va se reprendre.


Maintenant c'est le temps de vous souhaiter un très Joyeux Noël, réalisez vos rêves.


Florence, Linda, Jean-Marie

Changement de cap et synchronicité

Fort Lauderdale 

Parfois dans la vie il se produit des événements ou des situations qui entraînent d’importants changements et l’équipage de Domaine de Florence est en train d’en vivre tout un ! 

En effet, à la suite de notre séjour à Naples sur la côte ouest de la Floride nous nous préparons à poursuivre notre voyage en changeant notre destination.  Bientôt nous allons naviguer vers les Keys, plus précisément à Marathon afin d’y passer quelques semaines. 

Ce changement de cap survient alors que nous sommes engagés dans le processus d’acquisition d’un condo à Naples.  Si tout se déroule bien, nous pourrons y passer tout le mois de février prochain afin de l’organiser à notre goût.

Évidemment vous pouvez imaginer que nous sommes à la fois excités par ce nouveau projet et tristes de ne pas avoir eu assez de temps pour permettre à Domaine de Florence de voguer sur les eaux turquoises des Bahamas.

On doit comprendre que la « fenêtre pour l’achat d’un condo » était meilleure que la « fenêtre météo pour traverser aux Bahamas ».  De toute façon, les Bahamas ne changeront pas de place alors que le « timing » était excellent à tous les points de vue pour Naples.

Malgré ce changement de cap, nous allons continuer de partager avec vous notre aventure !  La vie sur le bateau, les belles rencontres qu’on fait, les lieux que l’on découvre….tout cela va se poursuivre et saura nourrir notre blog.

Les belles sur 5e avenue à Naples

Naples et son sable blanc

Joyeux Noël!

Linda, Jean-Marie et Florence

De l'eau dans le gaz...

Fort Lauderdale, mille 1060 ICW.

Plus de 100 milles parcourus depuis notre dernier blogue: nous sommes arrivés à Ft Lauderdale le 7 décembre dernier. L'intracoastal, dans cette partie, est particulièrement riche, c'est le moins qu'on puisse dire. On y voit des méga propriétés et des méga Yacht partout. 

Je n'ai pu m'empêcher de penser à la discussion sur la richesse que j'avais eue avec mon ami Claude Galarneau, il y a quelques années déjà.

On philosophait, lui et moi, sur les excès de certains "riches" dans le monde et je lui avais demandé comme ça: "Pour toi Claude, où commence l'indécence à propos de la richesse ?" Et il m'avait répondu: "après toi Jean-Marie"...Je n'avais pu m'empêcher de rire. C'est vrai que la richesse peut être relative.  Il y a et aura toujours un plus riche et un moins riche  que toi!

Après avoir fait ouvrir plus de 24 ponts en deux jours avec le stress que cela génère à chaque fois, ces dernières journées ont été plutôt exigeantes pour l'équipage.  Particulièrement à Lakeworth alors que nous attendions l'ouverture d'un de ces ponts, le moteur s'est mis à avoir des ratés. Nous nous sommes mis sur la "voie d'accotement" et avons jeté l'ancre en urgence. Nous avons effectué le changement du filtre et  du préfiltre à carburant et aussi nous avons saigné le système en présumant qu'on nous avait servi du carburant diesel avec des impuretés. J'avais pourtant pris la peine de changer le réservoir de diesel avant notre départ pour éviter ce genre de dépôt, mais voilà!  Autre tuile ou plutôt madrier. Et oui, un madrier 2x8 s'est glissé entre deux eaux sous le bateau pour frapper  l'hélice qui l'a fait claquer ensuite sur la coque. Le bruit que cela a généré... j'ai eu le coeur qui m'a fait trois tours. Plus de peur que de mal et pas de conséquence, nous avons été chanceux, vraiment chanceux.

Le mouillage à Ft Lauderdale

Enfin une petite gâterie bien méritée

Actuellement, Domaine de Florence est à Fort Lauderdale et son équipage à Naples sur la côte ouest, pour  prendre des vacances en attendant la prochaine fenêtre météo, qui ne semble pas vouloir s'ouvrir. Nous avons décidé de louer une voiture pour visiter la côte ouest de la Floride. Le Golfe du Mexique et ses couchers de soleil sont magnifiques.  La mer est beaucoup plus docile que sur la côte est, ici tout semble paisible. L'atmosphère est totalement différente, plus relax, bon chic, bon genre, c'est beau ! On adore!  Chantal, tu vas aimer...

Bientôt nous allons continuer notre route vers le sud...l'objectif premier est de traverser vers les Bahamas lors de la prochaine fenêtre météo.  Pour l'instant, rien ne se pointe à l'horizon.

À suivre

   

L'équipage sur la plage de Naples, que du sable fin...

Une balade à Naples, que c'est beau!

Naples

Plage de Fort Lauderdale

Florence à Vero Beach

Mère et fille  à Vero Beach

À bientôt!

Le capitaine

Vero Beach

Vero Beach, mille 952 ICW.

Depuis notre dernier blog nous avons parcouru quelques deux cent trente milles à raison de trente, quarante ou cinquante milles par jour. À chaque fois que je fais le décompte je me surprends moi-même du peu de millage que ces grandes journées de navigation représentent. La routine de l'intracoastal s'est peu à peu installée. Debout à six heures, départ peu après le lever du soleil et le petit déjeuner. Nous avançons jusqu'au milieu de l'après midi et là la journée de navigation se termine. 


Nous avons donc fait des arrêts: à St-Augustine où nous avons visité la ville qui est magnifique d'ailleurs. Daytona Beach, escale où nous avons fait connaissance avec la famille de Tortue de mer. Ce fut très agréable cette soirée en leur compagnie. Ensuite Titusville, Indian Harbour Beach, pour se trouver finalement à Vero Beach à la marina municipale où nous laisserons passer les vents et profiterons des commerces pour faire le plein de frais. Je vous laisse avec des photos de nos différents arrêts. Une image vaut mille mots.

Es Linda!

Flagler College

Alligators farm

Pas vu souvent des comme ça...

Daytona Beach

Mouillage à Titusville

Pélicans nourris par un dauphin...

Compagnons de voyage,  Perouges,  Tribull et le Dauphin...

La vie est belle!

La Floride, enfin

Nous voilà enfin en Floride, arrivés le 21 novembre à Fernandina, nous avons jeté l'ancre devant les différentes usines. Ce n'est pas tout à fait l'image qu'on attendait de la Floride mais bon, on se reprendra pour les belles photos. 

En parlant de photo, nous avons photographié pour vous notre matin de brume dans l'intracoastal. Le matin du 15 novembre nous avons tenté d'avancer malgré le brouillard en pensant que GPS et radar nous aideraient,  ce fut une mauvaise idée. DF a dû s'arrêter et se mettre sur "l'accotement". Alors que nous avions bien fait dans les mêmes conditions dans la Chesapeake Bay, ici dans l'ICW pas question de faire un pas de travers quand il n'y a que 50 pieds de large et parfois moins. Nous avons donc attendu plus de 3 heures avant que cette brume se lève. Pendant tout ce temps la corne de brume a servi pour avertir les bateaux qui s'approchaient et nous faisions des appels fréquents sur le VHF du genre sécurité, sécurité, sécurité et donnions notre position. Vous entendez très bien le bruit que fait l'étrave des bateaux qui s'approchent de vous mais ne les voyez absolument pas, drôle de sensation.

C'est où la sortie?

Nous avons fait un arrêt à Beaufort en Caroline du Sud (prononcer BEWFORT) ce fut très agréable. La ville abrite de magnifiques demeures, les arbres qui les entourent semblent sortir  des rêves. Nous avons parcouru quelques quartiers et avons été enchantés par ce que nous avons vu.

Puis nous avons jeté l'ancre dans deux mouillages différents soit, Herb River et Wahoo River en Georgie avant de s'arrêter à Jekyll Harbour marina. Finalement la Floride s'est présentée à nous ce 21 novembre. Depuis notre dernier blogue DF a parcouru 328 milles soit près de 50 heures à une moyenne de 6.5 milles à l'heure. On nous avait prédit les pires malheurs si on traversait la Georgie par ICW et nous avons très bien fait sans heurt. Il faut penser faire ce trajet avec la "mid et la high tide". 

Nous sommes arrivés à St Augustine ce 22 novembre en fin de journée, la météo annonçait vent et orage. L'équipage a choisi de s'arrêter à un mooring de la St Augustine municipal marina. Nous profiterons de cet arrêt de quelques jours pour faire la mise au point moteur, les courses et également visiter!  

Le capitaine

On danse le Charleston?

Depuis notre dernier blog nous sommes passés du mille 205 au mille 469, pour nous retrouver plus précisément à Charleston en Caroline du Sud. Après avoir bénéficié de la générosité de nos amis Louis, Diane et Ben, nous avons quitté Morehead City lundi le 7 novembre pour Mile Hammock Bay.

Nous avons été accompagnés par notre ami Ben, qui soit dit en passant, faisait tout seul ce que nous faisions à 3 sur DF, y compris se mettre à l'ancre avec un guindeau "manuel". À 67 ans, après un cancer, une opération et une rémission,  je lui ai trouvé beaucoup de courage de faire ce voyage en solitaire, je pense à tout ce qu'il faut prévoir en équipage pour faire avancer le bateau, à deux ou trois, on est pas de trop je vous assure. En solitaire, c'est beaucoup de travail, pensez à la navigation à préparer, le bateau à barrer seul, la cuisine à faire à l'avance pour les journées de navigation, que ce soit à l'arrivée au mouillage ou à quai il y a toujours du boulot. Et Ben trouve toujours le temps de s'arrêter pour vous parler.

Ben à bord de son Pacific Seacraft

Nous avons donc avancé passablement ces derniers jours, notre dernière journée de navigation a été un peu plus éprouvante qu'à l'habitude. Nous avons fait près de 70 milles après avoir tenté de s'ancrer dans une creek ( mille 450 ICW) où il n'y avait pas assez d'eau pour entrer. Nous avions pourtant vérifier en préparant notre route la veille et tout indiquait que nous y serions bien. Malheureusement DF a tout de suite touché le fond et nous avons vite fait marche arrière pour ne pas y rester. Il fallait donc se diriger vers Charleston en franchissant d'abord le Ben Sawyer Bridge qui ouvrait à 16 heures. Nous avons donc remis DF en route pour atteindre cet objectif. Durant la journée nous avons été dépassés par de nombreux bateaux à moteur, c'est notre quotidien dans l'intracoastal. Mais là y'a un imbécile qui s'est complètement foutu de nous et nous a fait une vague qui a mis en colère ma douce au point de lui faire perdre son latin au VHF...

Le quotidien de DF dans l'intracoastal

La vie en rose dans ICW

Une fois arrivé au pont tournant nous avions une vingtaine de minutes à patienter avant qu'il s'ouvre. Nous étions trois voiliers à ce moment. Dans ces conditions nous devons faire en sorte que nos bateaux reste sur place, une sorte de danse à trois si vous voulez. Il y avait peu de vent mais le courant lui nous déplaçait. J'ai dû faire une manoeuvre de marche arrière étant trop près du pont cinq minutes avant son ouverture. L'un des voiliers qui attendait aussi l'ouverture du pont s'est mis dans le pétrin en touchant le fond tout près de nous. C'est vraiment pas drôle comme situation,alors qu'on l'entendait appeler Towboat US pour le remorquer,  il a manqué l'ouverture du pont, pendant ce temps nous franchissions ce pont avec une pensée pour le voilier "scotché".

DF à l'approche de pont

C'est le temps!

Nous nous arrêtons donc pour quelques jours à Charleston, la ville est magnifique, nous vous en reparlerons bientôt.

Le capitaine

Générosité, quand tu nous suis

Après plus d’une semaine passée à Dowry Creek (Belhaven) nous avons quitté cette marina, (où nous avons été très bien accueillis d’ailleurs par Mary la proprio et ses bénévoles) pour nous diriger vers Broad Creek et ensuite Morehead City. Il faisait très froid le matin de notre départ. Les matins précédents nous avions trouvé du givre sur les quais.  Après avoir largué les amarres et que le moteur eut pris sa température, j’ai remarqué qu’une vapeur d’eau inhabituelle sortait par le tuyau d’échappement. Je me suis dit qu’il faisait assez froid ce matin-là et que cela pouvait être normal. Comme à mon habitude, je suis allé vérifier si tout était OK dans le compartiment moteur. Là j’ai constaté qu’il y avait un réel problème avec le circuit de refroidissement du moteur. Par le filtre d’eau de mer j’ai tout de suite vu que l’eau ne circulait plus, donc surchauffe, donc vapeur à l’échappement. J’ai fait signe à Linda de stopper le moteur immédiatement pour poursuivre à voile le temps que je trouve le problème. Après avoir vérifié : filtre à eau de mer, rouet de pompe à eau, entrée d’eau du passe coque, j’ai pu déboucher l’ensemble du circuit et repartir le moteur. Ah quel soulagement de voir l’eau circuler à nouveau, je vous dis pas…Plus vous immobilisez le bateau longtemps, plus vous vous exposez à voir une "faune" s'introduire dans vos passes coques et boucher les conduits.

Matin d'un départ froid

Nous avons terminé cette journée de navigation dans la Broad Creek où nous avons jeté l’ancre pour y passer la nuit. Plusieurs québécois s’y sont retrouvés dont Joreanne, La Rose des Vents, Tortue de Mer. Dès sept heures le lendemain DF quittait Broad Creek en direction de Morehead City. Des vents forts s’annonçaient et nous souhaitions faire un arrêt à la Morehead City Yacht Basin. Notre journée de navigation a commencé en croisant notre ami Ben rencontré à Dowry Creek, navigateur solitaire sur son voilier Pacific Seacraft de 35 pieds. Nos bateaux se sont suivis toute la journée, c’est la raison pour laquelle vous avez droit à cette photo de DF prise par Ben .

Domaine de Florence vers Morehead City

Notre ami Ben

Domaine de Florence est arrivé à Morehead City à midi et nous nous sommes retrouvés amarrés à côté de Ben qui occupait le quai voisin. Notre décision de s’arrêter ici s’est avérée  bonne puisque depuis notre arrivée nous avons connu des vents de plus de 35 nœuds. Pour vous qui n’êtes pas des marins, cela fait plus de 65 kilomètres/heure. Donc il était préférable d’être bien attaché à un quai pour ces journées venteuses à venir.

Durant la nuit du 4 novembre nous avons été brassés comme rarement nous l’avions senti auparavant dans une marina, nous avions l’impression, même bien attaché à quai, que nous étions en pleine mer…

Par l’entremise de Ben, j’ai fait la connaissance de Louis et de Diane sa conjointe, ex-propriétaire d’une compagnie d’autobus ici à Morehead City.  Louis ne vit plus que pour son bateau ou presque. Nous avons passé une partie de la journée à faire des courses et avons fini ça devant un burger (chez Five Guys, les burgers sont excellents et les frites incontournables). Louis et Diane nous accompagnaient par pure gentillesse et eux n’avaient d’autres préoccupations que de nous rendre service. En fait ils ont été à notre service pendant tout ce temps, nous transportant d’un commerce à un autre.

Le lendemain, Ben est venu cogner à notre porte (voir ici la coque du bateau) pour nous signaler que Louis et Diane souhaitaient inviter Florence et ses parents au cinéma et ensuite nous recevoir à souper à leur domicile. Je ne sais pas pour vous, mais moi je trouve que  c’est beaucoup de générosité en deux jours… Ben était d’accord avec moi à ce propos mais s’est empressé de me dire : "tu sais ils possèdent beaucoup et ils ont envie de le partager, tout simplement, ce sont de bonnes personnes."

Comme Ben ne souhaitait pas aller au cinéma, et Florence non plus, nous avons accepté l’invitation pour le souper et avons passé une excellente soirée en leur compagnie. Diane a eu plein d’attentions pour Florence, entre autre elle lui a offert  un sac de gâteries d’Halloween. Nous avons eu moult discussions, dont celle de pouvoir faire un arrêt à Marathon en Floride, c’est l’endroit de prédilection de Louis et Diane. Faudra voir. Pour terminer, je croyais que Ben connaissait ces « belles »  personnes depuis une décennie ou plus tellement nous avions eu droit à beaucoup de générosité, mais ils ne se connaissent que depuis à peine deux ans…

Une soirée réussie

Nous quittons ce lundi 7 novembre pour Hammock Bay à une quarantaine de milles plus au sud. Et oui le sud, c’est là qu’on s’en va.

Le capitaine

Crazy Ed

Depuis notre dernier blog nous avons parcouru près de 132 milles vers le sud et cela dans l'intracoastal à partir de Portsmouth ou si vous le voulez, Norkfolk (ville située de l'autre côté de la rivière) que nous avons quitté le 22 octobre au matin. Nous avions fait un arrêt au quai municipal, bien agréable d'ailleurs: c'est gratuit, l'eau est disponible et le quartier environnant est fort agréable au point de vue architectural.

Quai municipal Portsmouth

Oldtowne (quartier historique) et ces belles d'autrefois

Il est long le port de Norfolk

Donc le mille 0 de l'intracoastal, (il n'en reste que 1065 à faire) a été entrepris par l'ouverture d'un premier pont 7 milles plus loin. Nous avons atteint Coinjock en fin d'après-midi, où nous avons été accueillis par le propriétaire de la Midway marina. Le courant étant très fort à cet endroit, nous avons dû faire demi-tour, face au courant pour nous amarrer au quai.

L'intracoastal, à la queue leu leu...

Dès le lendemain l'équipage de DF a poursuivi sa route jusqu'à South Lake, de l'autre côté de L'Arbemarle Sound. Nous y avons jeté l'ancre pour la nuit, il n'y avait absolument rien autour de nous sur l'eau comme au rivage. Le soir venu on n'y voyait strictement rien, sauf les étoiles. C'était très ZEN, dans le sens de ZEN'ai rien à faire ici...

Tôt le lendemain matin nous nous sommes dirigés vers le pont basculant de Alligator River que nous avons fait ouvrir. Cette journée de navigation s'est plutôt bien passée. Il suffit de suivre les balises pour faire sa route et la petite ligne magenta (Intrascoastal water way) sur la carte GPS et le tour est joué. Comme d'autres avant nous, nous avons dû "subir" les dépassements des gros cruisers et négocier les vagues qu'ils nous laissent au passage.

DF a à nouveau jeté l'ancre au mille 127 dans la Pungo River en milieu d'après-midi. Nous y étions tout fin seuls. En fin de journée il s'est ajouté plus d'une douzaine d'embarcations autour de Domaine de Florence, le mouillage était prisé.

Mouillage de rêve

Comme la météo annonçait de forts vents,  et que nous ne pouvons dépasser cette latitude jusqu'à la fin de la période des ouragans (1er novembre selon notre courtier d'assurance), nous avons avancé 5 milles plus loin sur la rivière et nous nous sommes installés à la Dowry Creek Marina  pour une semaine.  C'est une marina qui nous avait été chaudement recommandée par Stanley, ce sympathique personnage rencontré plus tôt et qui travaillait à Annapolis City Harbour.  Il y a une piscine, dont le capitaine a profité à plusieurs reprises, (il faisait au moins 25 degrés, les 3 premiers jours à la marina).  Il y a aussi une voiture de courtoisie, pour nous permettre d'aller faire nos courses en ville. L'endroit est tenu par une veuve  assistée de personnes "bénévoles"qui l'aident à offrir les services et ainsi répondre aux clients qui sont de passage.  Ces personnes bénévoles vivent à bord de leurs bateaux à la marina.  Certains y sont depuis plusieurs années.  Ils forment comme une famille. L'ambiance est cool et il se tient un "happy hour" à chaque jour, question de permettre aux plaisanciers de faire connaissance et de partager ensemble un bon moment ainsi que leur expérience respective. 

Dowry Creek marina

C'est lors d'un happy hour que nous avons  fait la connaissance de "Crazy Ed". 


Je vous raconte son histoire. 

Depuis notre arrivée je voyais cet individu partir très tôt le matin et revenir en fin de journée couvert de boue. Ne sachant pas trop à qui j'avais à faire, j'étais curieux de comprendre ce qu'il pouvait bien mijoter dans le fond du marais. Faisait-il la pêche aux monstres muni de son attirail déglingué? se construisait-il un camp ou un quai? Allez savoir!

Ed et son attirail

Retour de Ed après une grosse journée de labeur

Lors du passage de l'ouragan Irene, tous les bateaux ont dû quitter la marina Dowry Creek pour se mettre à l'abri. Donc le bateau de notre ami Ed a été laissé au bout de son ancre dans une petite baie en amont, tout près de la marina, comme 9 autres bateaux d'ailleurs. Sur ces 9 bateaux, seulement 3 ont pu s'en sortir sans avarie, pour les 6 autres, ils se sont tous échoués autour du site.Voyez sur la photo " WALKABOUT" un autre voilier échoué à l'entrée de la marina. 

Walkabout, un nom prédestiné...

 Ed lui, possède un Bristol, voilier de 30 pieds pesant près de 6 tonnes. Son bateau a été transporté par une vague de plus de 7 pieds de haut, tout au fond du marais entre les arbres. Nous nous sommes rendus un après-midi pour constater par nous-même. Voici ce que nous avons vu.

Le voilier (à l'arrière plan) de Ed

Voilà maintenant 2 mois que Ed travaille à faire avancer son voilier pouce par pouce afin de le sortir de là. Ed est un retraité de IBM, il a 72 ans, marié, sa femme et lui ne se sont pas beaucoup vus depuis le passage d'Irene...Et il est déterminé à sortir son bateau du fond de la forêt. Ed nous racontait qu'il avait connu 3 "épisodes" malheureux avec son bateau. Le premier, il est entré en collision avec un quai, alors que la commande des gaz a bloqué, le second, il a retrouvé son voilier au fond de l'eau de la marina parce qu'un passe-coque de la toilette a fait défaut et le dernier est le passage  d'Irene. Pas chanceux me direz-vous? Ed s'en confesse lui-même, il est responsable des 3 incidents. Un manque d'entretien évident de son bateau lui aurait causé ses malheurs. Mais bon, tous les capitaines n'ont pas nécessairement la même façon d'entretenir leurs bateaux. Malgré tout, nous aurons eu le privilège de rencontrer un capitaine fort sympathique et très certainement persévérant. 


Quand nous lui avons rendu visite tout au fond du marais, voyant la tâche énorme à laquelle il s'attaquait,  je n'ai pu m'empêcher de lui dire: 


"Ed, you are crazy, and I like that..."


Le capitaine