jeudi 24 mai 2012

Domaine de Florence arrivé à Québec

Québec


L'équipage de DF est arrivé à son port d'attache, le Yacht Club de Québec, à 14 h 00 ce mercredi 23 mai. Depuis notre dernier blog qui vous avait résumé notre arrêt à New York nous avons poursuivi notre route vers Catskill dans l'état de New York où nous avons procédé  au démâtage de notre voilier à la marina Riverview Marine Services. Toujours aussi agréables et empressés, les propriétaires Mike et Susan nous ont, une fois de plus, bien accueillis. 


DF à Catskill



Il ne restait plus qu'à faire fonctionner le moteur de DF pour prendre la route vers Québec. DF s'est arrêté à Waterford. Ce petit village se trouve à la jonction des deux canaux, le canal qui mène vers les Grands Lacs et celui qui mène vers le lac Champlain. Sans frais, on vous accueille sur des quais flottants et il est possible d'y avoir électricité (10$/jour) et eau, l'internet est fourni. La buanderie est à quelques minutes et l'épicerie se trouve juste l'autre côté du pont. Vous pouvez repartir avec le panier d'épicerie jusqu'à votre bateau (pour nous, c'était du jamais vu) et ils se chargent de les rapatrier, c'est pas beau ça!  En passant il y a un petit casse-croûte sur Broadstreet (oublié le nom mais facile à trouver) où ils servent des petits déjeuners, l'atmosphère y est très particulière. Très tôt le matin les gens du village s'y réunissent pour discuter et jouer au billard, les murs sont remplis de souvenirs de toutes sortes, vraiment pittoresque comme endroit.

Puis les écluses se sont succédées les unes après les autres et je dois rendre hommage au système d'éclusage américain. Les portes s'ouvrent en moins de deux et nous en sortons tout aussi rapidement. À mi-parcours, on a fait halte au quai municipal de Fort Edward et on en a profité pour se régaler d'une pizza "Angelina's".  Il y a eu un autre arrêt de DF à Whitehall, ce village semble un peu abandonné mais nous y avons trouvé quai et douches gratuits. Enfin on a traversé le lac Champlain avec un dernier arrêt à Burlington et nous voilà rendus dès le lendemain au Québec. Nous nous sommes arrêtés à la douane canadienne où nous avons été accueillis par deux douaniers qui n'ont pris que quelques minutes pour poser quelques questions d'usage.  Cela a pris plus de temps s'accoster et repartir que de "faire" les douanes.

Le lac Champlain



Cette journée devait se terminer à la marina Gosselin mais malheureusement nous avons dû ajouter deux heures de navigation puisque le préposé de la marina n'a jamais répondu sur le VHF. Nous avons tourné autour de la marina sans succès et avons poursuivi notre route...plutôt frustrant après une grosse journée de navigation.

À St-Jean sur le Richelieu, nous avons pu trouver le repos tant mérité. Le lendemain, nous nous sommes présentés à 8  heures devant les ponts et la première écluse no 9 de St-Jean, pour y réserver notre place. Déjà 7 bateaux s'y trouvaient. Il aura fallu 3 heures avant que nous puissions entrer dans l'écluse et il aura fallu plus de 5 h 30 avant de se retrouver à l'écluse 4 et être obligés d'y rester pour la nuit. Il restait encore 3 écluses à faire pour le lendemain matin. Pourquoi tous ces délais? Il semble que le gouvernement de Steven Harper avec ses coupures  aurait provoqué la mise à pied de la moitié du personnel des écluses. Alors imaginez ce que des américains éprouveraient si, comme nous, ils avaient traversé les écluses américaines 5 étoiles et se retrouvaient dans les écluses du canal Chambly. Ils ne reviendraient plus au Québec par cette route. En passant nous avons refusé de payer les frais demandés pour la nuit à quai dans l'écluse.

DF a poursuivi sa route vers Sorel où nous y avons fait un autre arrêt.  À la marina de l'endroit, nous avons été chaleureusement accueillis par 2 plaisanciers, Cyril Beaudry et le capitaine de Destination Deux. Nous aurions pu discuter avec eux pendant des heures tellement c'était agréable...

Durant la descente du Richelieu nous avons dû nous réhabituer aux dépassements des bateaux moteurs. Contrairement aux canaux américains, la plupart des plaisanciers, ici, dépassent les voiliers sans les ménager. Nous avions pris la mesure jusque là, mais à un moment donné accompagné d'Étoile des mers, un autre voilier, nous avons été dépassés par un bateau moteur d'une quarantaine de pieds. Les deux voiliers se sont retrouvés sans dessus dessous comme si nous avions été en pleine mer déchaînée. J'ai tenté de rejoindre le capitaine de ce bateau sans succès. Mais la vie est bien faite. Ce bateau était à la même marina que nous à Sorel.J'ai même eu la chance de dire ma façon de penser à ce capitaine qui, ma foi, n'avait pas conscience du problème.  Maintenant c'est fait.

Petit arrêt à Portneuf




Il ne restait plus qu'un arrêt  à faire à Portneuf avant de rejoindre notre port d'attache. Là, nous avons eu une belle surprise. Des compagnes de travail de Linda, Loulou et Marie-Claude sont venues nous rejoindre à la Marina. Nous avons passé du bon temps en leur compagnie. Puis nous avons laissé passer la pluie du lendemain et avons quitté le 23 mai au matin pour Québec. Tout se passait parfaitement jusqu'à ce que nous entendions un PAN,PAN,PAN de la garde côtière qui annonçait qu'un véliplanchiste était en mauvaise posture devant l'église de St-Antoine de Tilly, très exactement où nous nous trouvions.
Le cargo qui venait tout juste de nous dépasser, a logé l'appel à la garde côtière pour signaler le problème.







Nous avons communiqué notre position à la garde côtière et avons commencé à scruter l'horizon sans y voir quoique ce soit. Puis un nouvel appel à tous de la garde côtière qui devient un "MAYDAY". Là c'est du sérieux,  DF a fait demi-tour pour s'assurer qu'on avait rien manqué la première fois. Pendant plus d'une quarantaine de minutes nous avons cherché sans trouver, pour finalement apprendre que le véliplanchiste était sain et sauf sur la rive.

Québec en vue.


Et puis l'inévitable se présente devant nous, les ponts de Québec et Laporte, le voyage est terminé, DF va faire son entrée à la marina et ce sera fait de ce voyage de près d'une année.
Avec un total de 321 jours, 4023 milles nautiques, 11 états parcourus, des hauts et des bas, de très belles rencontres et d'autres moins... l'équipage de DF revient à la maison content de retrouver famille et amis.

Si jamais il vous vient l'idée de faire un voyage de ce genre, ne vous gênez surtout pas, ce sera toujours un plaisir pour nous de vous aider à alimenter votre rêve.

Rien n'est définitif, ni le calme, ni la tempête...


Jean-Marie, Linda, Florence







mardi 15 mai 2012

DF à New York

Fort Edward



Depuis notre dernier blog nous avons fait avancer DF jusqu'à New York où nous avons pris le temps de nous arrêter 4 jours. Nous avons tous hâte de rentrer à la maison mais il est difficile de ne pas succomber à cette ville tant il y a à voir et à revoir. Pour faire court, nous avons repris notre passe de métro qui nous a permis d'aller et venir à notre guise. Il nous manquait des incontournables comme le MET. Voir autant de Renoir, de Rembrandt, de Monet, de Manet, de Picasso, de Van Gogh et j'en passe, ça donne des frissons dans le dos. Ce fut une très belle sortie. Le pont de Brooklyn valait bien le détour évidemment. Nous avons aussi fait une deuxième visite à Times Square ainsi que dans le quartier chinois, toujours très particulier à marcher. 

New York devant!

Un 100e étage il n'en reste plus que 6 à construire...

La Statue et la liberté...

Un père fier de sa fille.

Pas de photo papa.

Je suis pas sûre que c'est là maman.

Il y a du beau monde sur le pont de Brooklyn.

Times Square.





Si vous faites un arrêt à New York ne manquez pas la bibliothèque sur la 5e, c'est à couper le souffle. Évidemment vous y trouverez à peu près tout en terme de documents mais l'architecture y est magnifique, une construction digne des rois. Linda nous a fait connaître le High Line. C'est ce parc suspendu dans la ville qui autrefois servait aux trains, c'est un peu leur promenade Champlain. Ah, ne pas oublier, une autre découverte, le Arte Cafe, un petit resto beau très bon et pas cher, au 106 W sur la 73e coin Columbus. On y a mangé que du bon!


Absolument magnifique New York Public Library.

High Line.

Flo sur le Sundeck du High Line.


Au resto Arte Cafe.


L'équipage a donc passé un séjour inoubliable à New York, nous y retournerons sans aucun doute un jour ou l'autre. En passant nous nous sommes permis un saut de puce à Harlem je souhaitais voir où a habité Billie Holiday. L'atmosphère de Harlem est très différente de celle la cité, vous irez voir par vous-même, vous  comprendrez bien.

Depuis New York, DF a fait plus de 170 milles nautiques. Nous sommes présentement à Fort Edward. Très bientôt nous serons à la maison puisqu'il reste  moins de 300 milles pour revoir tous ceux qu'on aime. Alors au dodo, on se lève tôt demain matin pour reprendre la route.

Le Capitaine

samedi 5 mai 2012

Pan,Pan,Pan, qu'on est chanceux!

New York 





Il y a déjà un bon moment que nous n'avons pas écrit de blog, l'équipage de DF a occupé son temps à faire avancer le bateau à raison de cinquante milles par jour ou presque... Mon ami Marcel se demandait ce que représentaient cinquante milles par jour en voilier. Pour mon ami et ceux que ça intéresse, DF avance à 5 milles nautiques en moyenne, un peu moins de dix  kilomètres /heure pour les terriens... Ce qui fait qu'après une journée de huit  à dix heures, on peut dire que l'équipage a fait son travail et a droit à un repos bien mérité.


Nous avons donc laissé l'intracoastal après plus de mille milles pour ensuite aborder la Virginie et s'arrêter à Portsmouth où nous avons pu profiter du bassin gratuit en plein centre- ville. Il y a deux de ces bassins d'ailleurs, ils sont prévus pour des arrêts de quelques heures le jour mais il est possible d'y passer la nuit sans se faire déranger.  Nous avons d'ailleurs découvert à cet endroit un Mirage 24 identique à notre premier voilier, vraisemblablement abandonné, pratiquement en train de couler dans le bassin. L'envie d'aller à l'intérieur et d'y pomper toute l'eau dans sa cale m'a effleuré l'esprit. Triste spectacle. On dit souvent  que les bateaux sont vivants, chaque fois que j'ai vu durant ce voyage des bateaux dans de mauvaises postures, cela m'a toujours touché, celui-ci particulièrement.


À la porte de Norfolk.

Extase...


Façon brillante de construire un pont, remarquez les pièces en bas à droite
qui attendent d'être fixées à leur tour.

Un beau bassin à Portsmouth...gratuit.

Voici le "sister ship" de notre premier voilier, désolant.


Puis, nous avons entrepris  la fameuse Chesapeake Bay où nous avons été "brassés" 
joyeusement les deux premiers jours. Il y avait des tournois de pêche et une multitude de bateaux de pêcheurs sur notre route sans oublier les "crabpot".















DF s'est arrêté dans un petit village très coquet, Reedville, où nous avons été bien accueillis par le propriétaire de la marina locale. Nous avons profité de cet arrêt pour se délier les jambes et découvrir un beau petit village qui nous a fait penser un peu à St-Antoine de Tilly.



Marina de Reedville.

Une belle de Reedville

À chacun son drapeau.

                                    
                                                                              



Notre objectif était de nous rendre à Annapolis pour y faire un arrêt de quelques jours, y faire le plein de tout et profiter du "Spring boat show". Nous éprouvons un réel plaisir à parcourir cette ville qui fut le premier siège du gouvernement des USA. Les quartiers environnants sont magnifiques, particulièrement pour les piétons que nous sommes. À notre arrivée nous avons du passer notre tour pour le plein de diesel, la pompe étant prise par un gigantesque yacht... pour plusieurs heures.

                                                             Méga yacht, méga soif.




La maison qui a abrité le compositeur de l'hymne national des USA.



Le prix à payer pour "l'empire".

Des gens heureux.

Départ de Annapolis direction CD canal, il relie au nord la baie de Chesapeake et celle du Delaware. Nous avons eu, comme à l'aller l'automne dernier, une belle navigation dans la Delaware. En mois de dix heures nous avons atteint Cape May, puis Atlantic City la journée suivante.

Lever de soleil dans le CD canal
Arrivée à Atlantic City, voilà mon "jackpot".

Casinos à bâbord, matin du départ vers Sandy Hook.

Nous avions prévu une navigation de quatorze ou quinze heures entre Atlantic City et Sandy Hook tout juste en face de New York, l'arrêt à Manasquan entre Atlantic City et Sandy Hook n'ayant pas été très heureux, l'année dernière, on a préféré passer tout droit. Ne sachant pas trop comment les marées allaient nous ralentir ou nous pousser, nous avions quitté très tôt Atlantic City le matin dès 5h30. Soit dit en passant, nous n'avons trouvé rien d'intéressant dans cette ville que nous avons marché durant quelques heures: des quartiers abandonnés, des constructions inachevées, des terrains vacants. Comme si les entrepreneurs n'avaient pu finir ce qu'ils avaient commencé. Bien sûr il y a les casinos qui sont partout, pour ceux que ça intéresse, mais nous avons senti une grande pauvreté sur la rue Artic entre autre. Nous avons vu des voitures démolies dont une, criblée de balles. Pas très rassurant comme quartier je vous dis.

Le matin de notre départ était plutôt maussade: brume, bruine, 10 degrés. Pas vraiment le meilleur temps pour quitter mais la fenêtre météo semblait bonne pour New York le lendemain. De toute façon l'arrêt à Atlantic City, pendant trois jours, suffisait amplement. Nous avions eu une bonne matinée ayant parcouru près de la moitié de notre route. Le vent était de l'est et nous avait permis de mettre notre voile, la houle faisait dans les trois ou quatre pieds. Tout allait bien quand tout à coup un bateau de pêche nous a croisés, j'ai enlevé le pilote automatique pour me permettre de détourner notre route et le laisser  passer. Une fois la route dégagée j'ai voulu remettre le pilote en fonction, la barre s'est mise à aller dans tous les sens. Le pilote était devenu fou...J'ai de nouveau désengagé le pilote automatique pour découvrir avec stupeur que le gouvernail de DF ne répondait plus. Est-ce que le gouvernail était cassé? DF s'est mis à tourner en rond jusqu'à ce que je coupe le moteur. J'ai alors appris la mauvaise nouvelle à mon équipage (je revois encore leurs visages) "Linda on a un problème, le gouvernail ne répond plus, appelle la garde côtière". Ce qu'elle fit sans aucune hésitation.  "Pan Pan Pan Pan...Coast guard we lost our rudder..."

Tout ça paraît dramatique, mais nous n'avons jamais été en danger, loin de là. À moins de mille pieds se trouvait un équipage de la garde côtière américaine. Tout de suite il s'est dirigé vers DF. Ils se sont d'abord assurés que tout l'équipage allait bien. Ensuite on a fait une vérification d'entrées d'eau possibles dans la cale de DF (il n'y en avait pas). Leur capitaine s'est ensuite mis sur notre poupe pour constater que le gouvernail était entier mais ballottait dans tous les sens. Ils nous ont offert d'appeler un remorqueur et en moins de quinze minutes le bateau "Tow boat US" était sur les lieux. Vous ne croirez pas ça, on est tombé en panne juste devant l'inlet de Barnegat NJ. On ne pouvait avoir de meilleures conditions. On attend plus longtemps une remorqueuse sur les autoroutes. Aussitôt remorqué, le préposé nous a demandé de patienter une trentaine de minutes le temps qu'il fasse venir un deuxième remorqueur pour nous servir de gouvernail. En effet DF allait dans tous les sens attaché à cette remorque, un peu comme un enfant à qui on tient la main et qui ne veut pas rentrer à la maison.



                                                      Des vrais pros, pis y sont fins en plus.



On s'attache vite à du monde comme ça...

Comme l'équipage et le bateau étaient en sécurité, bien attachés à son ange gardien, j'ai pris le temps qui m'était donné pour aller constater les dégâts dans la cale. J'ai déplacé ce qui se trouvait dans les coffres et à ce moment j'ai entendu le son d'une pièce métallique tomber. J'ai vite compris qu'il s'agissait d'une pièce de la fixation de la barre sur l'arbre du gouvernail. Cette fixation avait glissé à force de se faire brasser et avait produit notre malheur. J'ai averti notre remorqueur que je pensais être en mesure de réparer s'il me donnait quelques minutes. Il a averti la garde côtière de mes intentions et les deux navires  restèrent autour de  DF. Le temps de remettre les pièces en place et de revisser solidement les deux boulons de la fixation, le tour était joué. Nous avons alors avisé Tow Boat US et avons fait un test concluant avant de se détacher de lui. Quel soulagement!

Pas de photo Papa.



Tout est bien qui finit bien.

La garde côtière nous a accompagnés pendant un bon moment, histoire de s'assurer que DF allait poursuivre son chemin jusqu'à bon port et après on s'est salué. Nous avons atteint Sandy Hook vers les 19h et avons profité d'un repas chaud et un gros dodo. DF se trouve actuellement en face de NYC à la Lincoln Harbor Marina où nous profitons des installations pour préparer notre second arrêt dans la Grosse Pomme.

Le capitaine vous salue!



samedi 14 avril 2012

Les lunettes du capitaine et les yeux de l’aigle pêcheur






Nous vous avons laissés le 23 mars dernier alors que nous nous dirigions vers St-Augustine en Floride. Nous y avons fait un arrêt de deux jours le temps de refaire le plein de tout et de profiter d’un bon resto pour  souligner l’anniversaire du Capitaine (c’était succulent, la compagnie était magnifique). Le personnel de la marina nous avait judicieusement suggéré la Casa Monica. Nous avions  bien aimé notre passage dans cette ville l’automne dernier  et cette deuxième visite nous a plu tout autant. L’architecture et les rues sont marquées par l’histoire. Si jamais vous passez par là je vous invite à vous y arrêter, vous ne le regretterez 
pas.




St.Augustine la belle.



Que du bonbon!



ST.Augustine, comme une peinture...


Fernandina  Beach, ah ça, c’est une toute autre histoire! En effet, le coup d‘œil n’est pas tout à fait le même qu’à St-Augustine. Il faut dire que nous n’avons pas mis pied à terre. DF a simplement  profité du mouillage devant  la ville pour y passer la nuit. L’odeur peut être dérangeante pour les cœurs sensibles. Pour ceux qui connaissent la marina de Trois-Rivières c’est un peu son équivalent odorant.


Fernandina on repassera une autre fois.


Puis on a traversé la Georgie: Jekyll Island, Wahoo River, Herb River, Thunderbolt. Cette partie du périple n’a pas bonne réputation pour ceux qui naviguent sur l’intra coastal, à cause des sinueux cours d’eau qui nous obligent à faire de grands S. Aussi, il n’ y  a pas beaucoup d’eau sous la quille, parfois un pied ou deux et encore... Cela dit, il faut être très concentré et suivre les aides à la navigation de façon vigilante. La nature est omniprésente, les canaux sont bordés par les forêts et les marais, la civilisation est plutôt rare. Cela nous permet de nous reconnecter, pas le choix, la nature le commande. La végétation luxuriante,les tortues, les pélicans, les dauphins et une multitude d’oiseaux nous accompagnent  à notre grand plaisir.


Rien ne sert de courir, il faut partir à point...

Figure de proue


Première escale en Caroline du Sud: Beaufort,  prononcez BIOUFORT, sinon on vous reprendra croyez-moi. Un autre bel arrêt apprécié par l’équipage. Bien accueilli par le personnel de la marina, on se retrouve dans un environnement agréable. Il y a une promenade et un parc face à la rivière où les gens se baladent, d’autres y pratiquent la pêche. D'ailleurs un soir, un petit garçon accompagné de sa mère venait juste d'attraper un jeune requin de 2 pieds. Il était drôle le petit bonhomme, avec ses gants jaunes (pour laver la vaisselle) portés jusqu'aux coudes,  il n'osait pas toucher à son hameçon pris dans la gueule du requin. La mère encore moins intéressée par le requin décida de téléphoner à son mari pour qu’il vienne décrocher le fameux hameçon. Alors j’ai eu une pensée pour le  requin qu'il fallait remettre à l'eau et je me suis dit: "pas le temps d’attendre le père".  J’ai alors demandé au garçon de tenir son requin avec ses gants de vaisselle pendant que je lui enlèverais  l'hameçon. À nous deux on a réussi à extirper le crochet. La mère encore au téléphone avec son mari m’a remercié et le petit garçon fier, a pris son courage à "deux gants de vaisselle" et a remis le requin à l’eau encore vivant. Je l'ai félicité de sa belle prise et nous avons quitté.

À Beaufort, la rue principale est tout à côté de la marina, on peut y faire des courses ou s’y arrêter pour manger dans un resto. La pizza  chez Panini’s Café est vraiment super. Nous avons découvert beaucoup de boutiques d’œuvres d’art, toutes très originales. C’est à Beaufort que nous avons aussi appris comment s’appelait la chose que j’avais « pêchée » avec l’ancre. Il s’agit  d’un HORSESHOE CRAB. Un bon matin alors que  je relevais l’ancre,  je me suis retrouvé face à face avec cet animal  pris dans la chaîne. Après l’avoir photographié, je lui ai donné le temps de filer avant de poursuivre la remontée de l'ancre. Drôle d’animal tout de même, on dirait un casque d’allemand avec des pattes.


DF à la marina de Beaufort 





Le sabot de cheval enchaîné.


Lors de cette escale à Beaufort, Linda a trouvé un mécanicien diesel qui passait par là. Elle l’a tout de suite interpellé pour qu’il vienne voir le problème que nous avions avec la pompe à carburant. Les mécaniciens diesel se font rares par ici. Nous avons pu remplacer la pompe en moins de deux et DF ne  s’en porte que mieux.


Vous savez l’image au ralenti qu’on voit quand quelque chose nous arrive, comme si nous étions figés sur un fauteuil au cinéma en train de voir son propre film. Alors que j'étais à faire le ménage sur le pont avant notre départ , je me suis retourné en me prenant la tête contre un hauban, et vlan! Mes lunettes ont fait une pirouette devant mes yeux sans que j’aie le temps de les saisir. Je n’ai pu rien faire d’autre que de les voir tomber à l’eau. Grosse frustration...

Nous avons une Florence qui s’applique pour les devoirs et leçons, elle fait du bon boulot selon Linda.  Je suis fière de ma fille. Son humeur est aussi très positive, ça doit être le retour à la maison j’imagine, je la comprends, c’est pas évident pour elle ce voyage. Elle a d'ailleurs profité de cet arrêt à Beaufort pour en faire un peu plus. Linda poursuit son travail de "professeure" auprès de Florence, elle a beaucoup de mérite et tout mon respect.



Prochain arrêt, Charleston. Cette ville avait retenu notre attention à l'automne pour son architecture et pour son ambiance particulière. Les gens sont "friendly" et relax.  Nous avons marché une bonne partie de la ville pour apprécier ses rues et ses demeures d'autrefois. Voyez par exemple la maison Gaillard Bennet House datant des années 1800, absolument magnifique.
Une belle de Charleston




Chantal Huot's Garden


 Les  maisons voisines sont tout aussi  charmantes avec leurs jardins et leurs arrière-cours qui ressemblent à des images prises dans de grandes revues de déco. C'est aussi à Charleston qu'on a découvert un resto très différent sur la King street, Nick's BBQ. Des côtes levées servies à l' ancienne, huuuuuuuummmmmm! Autre façon de faire, dans ce resto on prend votre commande, ensuite on vous remet un numéro sur un petit socle que vous déposez sur votre table. La serveuse repère ce numéro et hop, votre assiette apparaît devant vous. Il y avait une file à notre arrivée et à notre départ, c'est toujours le meilleur signe de la qualité d'un endroit...Nous avions prévu cet arrêt pour laisser passer les orages et les vents annoncés. Tout un spectacle, vents de plus soixante milles à l'heure, des éclairs dans le sens de la hauteur et dans le sens de la largeur...voyez la vidéo.


Mon lunch s'en vient!











Le premier arrêt en Caroline du Nord s'est fait à la marina Carolina Beach State Park.  Située au mille 297 de ICW, cette marina est un secret bien gardé.  Pour une somme très modique (30$ peu importe la longueur de ton bateau), on nous offre des quais flottants "tout neuf", électricité incluse.  D'ailleurs, pour la première soirée, nous étions les seuls utilisateurs.  La gentillesse de Rob, le "ranger" dockmaster, nous a charmés.  Il nous a accueillis comme si nous étions de la famille. Le lendemain matin, nous avons même eu droit à un petit pot de confitures aux figues de son jardin ainsi qu'une note manuscrite bien détaillée expliquant l'histoire de ICW.


Seuls au monde à Carolina Beach state park




La suite s’est passée plutôt rondement, levés très tôt chaque matin et on s’est tapé plus ou moins cinquante à soixante milles par jour pour se retrouver à Belhaven en Caroline du nord au mille 132 de l'intracoastal waterway. Un matin alors que nous avancions dans une rivière magnifique, j'ai eu l'idée de laisser traîner une ligne dans le but de trouver le souper du soir. Cette tactique nous a bien servi à quelques reprises. J'ai donc mis un RAPALA ( poisson leurre) derrière le bateau pendant près d'une heure jusqu'au moment où un aigle pêcheur s'est intéressé au menu. À trois reprises il a foncé sur ce qu'il croyait être son dîner. À trois reprises je lui ai soutiré son lunch. Non mais, vous imaginez, un aigle pêcheur au bout de ma ligne! J'ai finalement cassé la ligne, incapable d'éloigner mon aigle pêcheur autrement. Alors, ni lui ni moi avons eu droit à un dîner gratuit ce jour-là. Avouez que le spectacle d'un aigle au bout d'un hameçon aurait été désolant...

Un pont? Un voilier?

Par un beau matin



Les belles de Carolina Beach

Encore un pont à faire ouvrir



Nous rejoindrons bientôt la Virginie où se trouve le mille zéro de l' ICW, pour entreprendre la remontée de la Chesapeake Bay.  Nous serons alors rendus à mi-parcours.  Tout se passe bien pour l'équipage de DF et la fin de ce voyage approche à grand pas...

Photographie par Florence


Le capitaine