lundi 5 septembre 2011

41 pieds et 3 pouces


Après un arrêt de 3 jours à Cape May où nous avons  fait le plein de tout, nous avons aussi pris un peu de temps pour nous reposer. La dernière sortie en mer (Atlantic City-Cape May) s’est plutôt bien déroulée malgré une houle de travers qui a mis à l’épreuve l ‘équipage. Nous avons eu droit à nos premiers dauphins, toujours un spectacle magnifique à voir. Le temps était parfait pour enfin sortir les voiles. Les deux journées précédentes  ne nous avaient pas permis de le faire, puisque nous avions un vent léger dans le nez.

Premiers Dauphins avant Cape May




Nous voici donc arrivés au moment tant attendu, le capitaine prépare donc la grand voile, la libère de son enveloppe, met la drisse de grand voile en place (le câble qui permet de hisser la voile en tête de mât).  Linda barre DF et  le met face au vent, c’est le moment…je hisse la grand voile jusqu’au  ¾ du mat de 41 pieds (et 3 po.) Et vlan ! la grand voile se détache de la drisse  qui, elle, se retrouve tout en haut  de notre mât. Impossible de faire redescendre cette drisse. Nous avons dû nous résoudre à ne sortir que la voile avant accompagnée du moteur pour garder notre vitesse.  Je sais, je  sais, vous vous dites mais pourquoi il ne monte pas dans le mât la récupérer sa drisse. Il n’en n’était pas question avec cette houle, il faudra se résoudre à régler le problème en eau plus calme.

Nous sommes donc arrivés à Cape May où notre guide « Skipper BOB » affectueusement appelé Bob l’éponge par le capitaine, nous a guidés vers un mouillage, Sunset Lake, pour y  passer la nuit. Nous avons donc suivi sur nos cartes et GPS la route pour le fameux Sunset Lake . Notre réserve de diesel était basse, nous n’avions pas beaucoup de latitude, il fallait arriver vite.
Après avoir fait lever un pont pour permettre notre passage, nous avons filé dans  un  cours d’eau intérieur pour finalement se retrouver au Sunset Lake. Les indications données dans le guide de Skipper Bob donnaient une profondeur de 9 pieds alors qu’il n’y avait à peine 5 pieds et la marée continuait de descendre. Nous ne pouvions rester là plus longtemps. Nous avons donc pris un bidon de diesel en réserve après avoir jeter l’ancre et nous  avons quitté aussitôt pour faire la route inverse, en faisant relever le pont un seconde fois, c’était le week end et il y avait beaucoup de voitures qui patientaient à la barrière.

Nous nous sommes retrouvés finalement devant le quai de la Coast Guard où il  y avait  de l’eau et de l’espace pour jeter l’ancre. Nous avons rangé le bateau et  préparé  un bon souper après quoi l’équipage s’est mis à l’œuvre.  Il fallait remédier à notre problème de drisse puisqu’elle était toujours en haut du mât. J’ai donc sorti la chaise de Gabier pour me hisser tout en haut du mât. Linda s’est mise sur la winch pour tenter de me lever, rien à faire, le capitaine était trop lourd. Second essai, Florence souhaite imiter son père, elle veut monter. Peine perdue, après l’avoir hissée jusqu’au 2/3 du mât elle n’en pouvait plus. La chaise probablement mal ajustée pour elle l’empêchait de respirer. Nous l’avons aussitôt redescendue. Pauvre Florence, elle l’aurait bien atteint le haut de ce  mât. Ne restait plus que Linda . Elle a pris le temps de bien ajuster  la chaise de gabier et s’est mise au pied du mât prête à monter. Florence tenait une drisse de sécurité et moi je hissais sa mère avec une seconde drisse. Certains voiliers sont bien équipés pour cette manœuvre, ce n’est pas tout à fait le cas de DF. La montée est difficile et demande une bonne force physique et du souffle pour la personne au winch. Linda était déjà  rendue à la barre de flèche plus de la moitié de fait et elle ne voulait pas arrêter pour que son calvaire finisse au plus tôt. Pendant ce temps le capitaine au winch  souhaitait un temps d’arrêt. Linda a finalement atteint la fameuse drisse volante et nous l’avons descendue aussitôt. J’étais fière de ma blonde. Encore du dépassement…


En haut Linda

En bas Linda


Le coin à Cape May est plutôt fréquenté.  Imaginez un passage  « inlet » c’est comme ça que ça s’appelle, la mer à proximité  et nous au mouillage, devant nous une circulation importante de bateaux qui entrent et sortent de  plusieurs marinas pour aller et venir en mer. Tout ce beau monde circule comme si de rien n’était. C’est spectaculaire à voir certains moments.

Trafic à Cape May


L’équipage de DF a quitté Cape May ce dimanche, direction Chesapeake City. Nous avons lu beaucoup sur la traversée de la baie Delaware, beaucoup trop. Nous anticipions cette traversée difficile. Encore une fois la préparation était adéquate, la météo parfaite et les conditions pas si mal après tout. Nous nous sommes permis de sortir les voiles avec le moteur et sans. DF a poussé des pointes de plus de 9 nœuds à certains moments. Une belle traversée qui a duré  8 heures (de Cape May Harbour au début du CD canal).

Baie Delaware devant

Relax notre Florence




Plus que douze milles  à faire pour atteindre notre mouillage à Chesapeake City et la journée de marins se terminera. À notre arrivée il y avait foule et bruits de toutes sortes, c’était veille de congé (Labor Day). Nous avons réussi à jeter notre ancre  et fermer le moteur à 17h30.
Ici il n’y a rien ou presque, autour de la marina. Ce n’est que des petites boutiques de cadeaux et d’antiquités. Nous projetons de poursuivre la descente de Chesapeake Bay vers Georgetown, on vous en reparle.

Le capitaine.




2 commentaires:

  1. Grâce à cette drille ,Linda tu as rejoint Woody Allen dans le cercle restreint de mes idoles.Bravo pour ton dépassement.

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  2. Merci Louis-René pour le commentaire positif...
    En effet, une drisse peut vous mener loin loin...et je pensais pas aller si loin par en-haut!

    Linda

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